28 Avril 2020
La scène représente la charge des cuirassiers de ZASTROW ( à droite) contre les dragons de MOSCOU ( collet rose) et de KARGOPOL (collet orange).
Les cuirassiers de Zastrow (Saxons alliés de Napoléon), commandés par le colonel De TRUTZSCHLER, font partie de la brigade du général THIELMANN de la division de grosse cavalerie LORGE sous les ordres de LATOUR-MAUBOURG.
Pour commenter notre Diorama je vais reprendre le rapport que le général Thielmann adressa au roi de Saxe le 11 septembre 1812 extrait de " Les Allemands sous les Aigles françaises, tome III Les Saxonx dans nos rangs" du Colonel SAUZEY.
" Si je suis assez heureux pour mettre aux pieds de votre Majesté, par le porteur, lieutenant de Schreckenstein, mon rapport sur une journée glorieuse pour les armes de votre Majesté, j'ai aussi la douleur profonde de lui faire connaître la mort de bien des braves.
L'ennemi avait pris à neuf vestres de Mojaïsk une très forte position.
Le 7 septembre fut le jour de la grande bataille. Je me trouvais, avec ma brigade (les Gardes du Corps et les cuirassiers de Zastrow), au centre de l'armée française, devant la Garde Impériale, et reçus l'ordre d'attaquer.
Le terrain était très difficile, couvert de maisons et de meules en flammes.
Je ne pus passer que par escadrons en colonne.
Les Gardes du corps se conduisirent avec une bravoure remarquable.
Le régiment de Zastrow et le 14°régiment polonais à mes ordres suivirent dans la même formation.
Un carré ennemi fut rompu.
Attaqués à ce moment dans notre flanc par une cavalerie ennemie très supérieure, nos pertes furent considérables, mais nous restâmes néanmoins sur notre position, soutenus par la cavalerie française qui arrivait derrière nous.
C'était la clef de la première ligne ennemie que nous venions d'enlever.
Le centre russe présentait une grande redoute élevée sur un mouvement important de terrain.
Après une canonnade terrible pendant laquelle nous sommes restés 2 heures sous le feu croisé de la mitraille de 60 canons, je reçus l'ordre de prendre la redoute. Cela fut fait.
Là encore je fus de nouveau pris en flanc par une cavalerie ennemie supérieure : mais l'infanterie française qui arrivait au pas de charge me soutint et occupa la redoute ; 10 pièces de canons y ont été prises et la bataille a été décidée là.
L'ennemi battit en retraite ; nous avons fait encore 2 charges contre l'infanterie.
Plus de 1000 canons tonnaient des 2 côtés."
Suivent des propositions de médailles ou d'avancements pour des grades.
Revenons au déroulement de la bataille.
Le corps de cavalerie de Latour-Maubourg était arrivé le 5 septembre au soir à Doronimo et y avait bivouaqué. Depuis 2 jours, il n'y avait pas eu de distribution : on manquait de tout.
Aussi l'arrivée d'un convoi de réquisition fut-elle saluée avec joie, on y trouva d'amples provisions d'eau de vie, de farine et de biscuits.
Le 6 septembre à 8 heures, la brigade reçut l'ordre de monter à cheval le lendemain à 4 heures du matin et de se tenir prête à se porter à sa place de bataille.
Les officiers devaient être en grande tenue.
A 10 heures la division Lorge reçut l'ordre de se porter en avant, dans la direction du village de Séménowskoï occupé solidement par l'infanterie et l'artillerie russe.
Seule une attaque rapide et décidée pouvait amener le succès.
Trois escadrons des Gardes du Corps précédés par le général Thielmann et le colonel de Leyser se précipitèrent sur l'infanterie ennemie de toute la vitesse de leurs chevaux : ils furent suivis, comme réserve, par les cuirassiers de Zastrow.
Pendant que la brigade se rassemblait, un régiment de dragons russes envoyé pour recueillir l'infanterie qui se retirait rapidement, se montra sur le front.
Pour prévenir son attaque, il fallait à nouveau charger ...
Comptant sur les régiments de cuirassiers westphaliens qui se tenaient un peu en arrière pour appuyer leur attaque, les Gardes du Corps et les Zastrow marchèrent contre la ligne ennemie qui avançait lentement : malgré l'épuisement des chevaux, cette ligne fut culbutée et forcée de se retirer.
En cherchant pour son régiment, dans un pli de terrain, un abri contre le feu de l'artillerie russe, le colonel Leyser, accompagné seulement du major de Hoyer, de l'aide de camp Freilitzsch et de quelques cavaliers, aperçut à peu de distance un officier russe de haut grade avec son état-major.
La petite troupe se dirigea sur ces Russes, s'éloignant de plus en plus du régiment : elle se trouva tout à coup devant un escadron de cuirassiers ennemis ; un instant les Saxons prirent ces cuirassiers pour ceux de Zastrow, leurs camarades de brigade, à cause de la similitude des uniformes.
Le colonel et ses compagnons s'aperçurent trop tard de leur erreur et cherchèrent inutilement à gagner le large : entourés par les cavaliers ennemis, le colonel et le major grièvement blessés, furent jetés à bas de leurs chevaux : le premier fut pris et le second sabré.
Presque tous les officiers, comme d'ailleurs les généraux Latour-Maubourg et Thielmann, avaient eu plusieurs chevaux tués sous eux et s'étaient signalés par leur intrépidité.
Les cavaliers eux-mêmes reçurent les compliments des officiers français pour leur brillante conduite.
La taille du diorama ne permet pas de prendre conscience de la finesse de la peinture des figurines qui mesurent, des sabots du cheval au sommet du casque, 4,5 cm de haut.
On ne voit pas bien les petites scènes peintes qui servent de toile de fond .